Le centre de santé de référence (CSR) de Kisharo dans le territoire de Rushuru, est débordé par le nombre de cas de malnutrition aiguë sévère, conséquence directe de l'afflux des retournés dans la zone de santé de Binza. Face à cette situation, le centre se retrouve dans l’incapacité de prendre en charge les malades, par manque de partenaires dans le secteur de la santé. Cette inquiétude est exprimée par MANIRAGUHA RUNIGI Gédéon, Directeur Adjoint de Nursing du CSR Kisharo, interrogé par Jean Sensore, journaliste point focal du bulletin humanitaire Habari za Mahali.

« Nous disposions des services d'UNTI, UNTA, et auparavant d'UNS, mais aujourd’hui, nous fonctionnons difficilement. La prise en charge des cas de malnutrition aiguë sévère avec complications médicales est devenue impossible, car nous manquons d'intrants nutritionnels, notamment les solutions UNTI F75 et F100. Nous sommes contraints de référer tous les cas à l’hôpital général de référence de Nyamilima» a-t-il déclaré.

La même situation est rapportée par EGIDE KIYONGA, Infirmier titulaire du centre de santé de Katwiguru.

« Nous n'avons pas une bonne prise en charge des cas de malnutrition aiguë sévère dans notre structure à cause de la rupture d'intrants nutritionnels. En janvier dernier, nous étions soutenus par la Croix-Rouge de la RDC, mais ce projet a pris fin »

Face à cette crise sanitaire alarmante, les malades sont contraints de parcourir plus de 10 km, souvent à pied, pour atteindre des structures de prise en charge de la malnutrition. Il est impératif que les organisations humanitaires interviennent de manière urgente avant que des vies humaines ne soient perdues en grand nombre. Cette situation de crise est documenté grâce au projet media for dialogue de la Benevolencija Grand Lac, qu’exécute le consortium REMED-CORACON-UNPC et JED au Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC.