Kibumba: Le Volcan Éteint Mikeno , Un Monstre À Plusieurs Têtes Dans La Gestion Des Risques Des Catastrophes Naturelles
Evaluation anticipative sur la prochaine coulée de la boue du volcan Mikeno dans le groupement kibumba.
Dans le cadre du programme de financement des risques de catastrophes et pour répondre à une problématique qui est celle d’anticiper les risques de catastrophes. Une évaluation participative est réalisée à Kibumba Territoire de Nyiragongo en vue d’anticiper la prochaine coulée de la boue et les torrents d’eau du volcan éteint Mikeno. Le 17 Mars 2022, une équipe de MIDEFEHOPS se rend sur terrain pour récolter les données auprès des Leaders locaux
Le groupement Kibumba est située sur la route nationale RN2 à 29 km au nord Goma , en province du Nord Kivu à 1958 m d’altitude , à 3km de la frontière RDC-Rwanda avec au Nord-Est le mont Mikeno dans le Parc National des VIRUNGA. Le mont Mikeno qui est un volcan éteint des montagnes des Virunga en République démocratique du Congo, culminant à 4 437 mètres d’altitude, il s’agit du deuxième plus haut sommet de la chaîne et du treizième du continent africain. Il doit son nom, qui signifie « pauvre », qui découle de ses pentes qui les rend inhabitables pour l’homme. Elles abritent en revanche quelques-uns des derniers gorilles des montagnes.
Eteint depuis plusieurs années, le volcan Mikeno est devenu l’instrument exécutant direct du changement climatique. Avant les années 2000 vers 1999, le Mont Mikeno faisait sortir de torrents d’eau, « la situation était bien contrôlée, car on connaissait la fréquence de cette catastrophe naturelle. A partir de Mois de janvier jusqu’ Avril le Mont Mikeno faisait couler une grande quantité d’eau, les canaux étaient bien tracés, et on y plantait des arbres tout autour et on se réservait de faire les champs dans ces espaces à cette période » a déclaré Monsieur Justin Muzerwa l’un des notables de Kibumba. « Mais à partir des années 2000 suite au changement climatique la situation a changé, c’est devenue incontrôlable avec comme conséquence énormes, les champs et récoltes ravagés, des élevages emportés et même des pertes en vies humaines » a-t-il ajouté.
Le mont Mikeno est devenu un monstre qui surprend tout le monde.
A part les torrents d’eau et en lieu et place des laves volcaniques , le Volcan éteint Mikeno crache une coulée de boue; le 15 mai 2010, entre minuit et 1 heure du matin les villages de Kabindi, Kibiriga , Rutovu, kiroje , sont couverts d’une boue épaisse de plus de 1 m de hauteur , en pleine nuit, la population est surprise , Bilan : 45 personnes sont mortes 32 retrouvées et 13 portées disparues, des champs ravagés, 232 maisons détruites. Selon la Protection civile congolaise, le phénomène a été observé dans la zone en 1952, sans faire de victimes, ni de dégâts matériels.
Quelles prévisions mise en place localement pour réduire ce risque de catastrophe ?
« Jusque-là, il y a aucune prévision, faute de moyens » a déclaré monsieur Furaha KIRIBUSHAMA chef de groupement de Kibumba, « Nous n’avons aucune capacité de prévenir ou d’anticiper ce risque de catastrophe, nous n’avons aucun plan de contingence au niveau locale, nous ne faisons que subir des conséquences de plein fouet » a-t-il ajouté. Le mot Mikeno pour le moment ne présente aucune alerte ou aucun signe pour annoncer une possible coulée de la boue et des torrents d’eau ; il est imprévisible.
En janvier 2022, le Mont Mikeno a encore fait parler de lui en crachant de l’eau en grand débit, emportant de grosses pierres, environ neuf villages sont touchés , notamment HEHU, RANGIRA, KIROJE, RUTOVU, KABINDI, KINGARAME, RULIMBA et BURAMBO avec des dégât énormes plus de deux cent hectares des champs ravagés , des élevages emportés, « Nous ne savons plus comment nous comporter face à ce catastrophe naturel, maintenant que nos champs sont ravagés nous n’avons plus rien comme ressource , nous sommes en proie de la famine et du chômage » a dit Monsieur HEHU chef notable de la localité du même nom.
D’où viennent ces eaux violentes qui débordent dans des champs ?
Le mont Mikeno s’élève à 4 437 mètres d’altitude, son sommet est la plupart de fois couvertes de neiges. Suite au phénomène du changement climatique, « une forte chaleur fait fondre les glaces, soit c’est l’eau qui coule en abondance , et déborde de partout , coulant de la montagne à un grand débit en faisant rouler des grosses pierres, soit c’est l’eau qui se créer une ouverture dans la montagne faisant sortir une partie de terre qui se mélange à l’eau , alors là c’est une grande coulée de la boue qui descend de la montagne avec en grande vitesse pour ainsi embraser les villages environnants » a fait savoir Monsieur Justin MUZERWA
Quels sont les difficultés dans la gestion des catastrophes à Kibumba ?
A part la coulée de la boue, et les torrents d’eau ,le groupement Kibumba fait face à plusieurs autres catastrophes naturelles, dont celui des érosions et des glissement des terres qui détruisent les routes et emportent les ponts des dessertes agricoles rendant ainsi difficile les activités champêtres dont l’agriculture est la principale ressource économique du territoire de Nyiragongo en général et Kibumba en particulier. Dans le cadre du projet innovation de HUB RDC , financé par START NETWORK mise en œuvre par MIDEFEHOPS , une étude est en train d’être faite pour relever les difficultés dans la gestion des risques de catastrophes naturelles en vue d’élaborer un plan de contingence et anticiper la prochaine coulée de la boue du Mont Mikeno, afin de définir les actions garantissant que les personnes en risque peuvent être protégé par des mesures d’atténuation préparatoire dans la période d’alerte.
Il y a-t-il des ressources disponibles pour palier à cette menace ?
A kibumba il n’y a pour le moment aucune ressource disponible, il y a quelques années, un pluviomètre a été installé dans zone par l’observatoire Volcanologique de Goma (OVG) pour contrôler le Volcan Nyiragongo, Nyamulagira, Karisimbi et Mikeno, mais pendant la période de la guerre , cet appareil a été emporté par les rebelles, dès lors il n’y a plus rien comme système de contrôle . Les autorités locales en appelle au gouvernement pour une action urgente et aux ONGs de faire le plaidoyer pour qu’une réponse soit trouvée et un plan de contingence soit monté en fin d’avoir ne fus ce qu’un plan d’évacuation. Depuis la coulée de la boue de mai 2010, dans les 4 villages les plus touchés le long du Parc National des Virunga (PNVi), les populations ont déjà réoccupé les mêmes places où la boue coulait, ce qui est un danger permanent, surtout qu’on ne connait pas à quel moment la prochaine coulée de la boue.
Sources