Pour marquer la clôture de la campagne des 16 Jours d'Activisme contre les Violences faites aux Femmes et aux Filles, le Centre d'Apprentissage Professionnel Mama Ushirika a organisé une journée de sensibilisation sur les violences basées sur le genre. Cet événement a mis en évidence l'importance de l'apprentissage professionnel comme une alternative essentielle à l’autonomisation des femmes et des filles, particulièrement face aux violences. En collaboration avec la Division du Genre, de la Famille et des Enfants (Divigenre), le Centre a formé 115 femmes, toutes motivées à devenir des actrices de changement dans la lutte contre ces violences.

Brigitte Bandeke, responsable du Centre Mama Ushirika, a expliqué que cette activité avait pour objectif d’informer les bénéficiaires sur les 16 Jours d'Activisme, tout en soulignant le rôle de l’autonomisation des femmes et des jeunes filles. Elle a insisté sur le fait que l’apprentissage professionnel permet à celles qui n’ont pas accès à l’éducation formelle de se prendre en charge, en leur offrant des outils pour dénoncer et combattre les violences basées sur le genre.

Jean Kazungu, de la Divigenre, a exprimé sa satisfaction quant à l'engagement des participantes : « Les femmes ont été très actives et attentives pendant la session. Elles ont pris l’engagement de dénoncer les cas de violence. Nous sommes fiers de l’impact que REMED, à travers sa plateforme Mama Ushirika, a sur l’autonomisation des femmes vulnérables. »

Un témoignage poignant a été partagé par une bénéficiaire inscrite en coupe et couture, qui a relaté des abus subis dans un camp de déplacés. Elle a expliqué comment un chef de bloc exigeait des faveurs sexuelles en échange d’aide humanitaire. « Nous savons maintenant que ce comportement est inacceptable et doit être dénoncé. Bientôt, je serai autonome et je m'opposerai à de tels agissements avec force et assurance », a-t-elle affirmé.

La campagne des 16 Jours d'Activisme, qui a débuté le 25 novembre 2024 et se clôture ce 10 décembre 2024. Elle s'inscrivait dans une dynamique mondiale autour du thème : « Vers les 30 ans de la Déclaration et du Programme d’Action de Beijing : S’unir pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ». En République Démocratique du Congo, le thème national était : « Unis pour protéger les femmes et les filles ». Dans la province du Nord-Kivu, le thème local a été : « Avec un nouvel élan agissons tous/ toutes pour la restauration d’une paix durable et la lutte contre les violences faites aux femmes et filles au Nord Kivu ».

À travers son programme, le Réseau de Médias pour le Développement/REMED, via le Centre Mama Ushirika, soutient près de 200 femmes survivantes de violences basées sur le genre, issues des camps de déplacés. Ces femmes bénéficient de formations dans diverses filières comme la pâtisserie, la confection de paniers ménagers, l’alphabétisation, la coupe et couture, ainsi que la savonnerie, leur permettant de renforcer leur indépendance économique et leur pouvoir d’agir face aux violences.

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